Montréal a récemment parachevé une nouvelle politique de consultation et de participation publiques, qui est l’aboutissement du projet du Sommet Montréal 2002. Cette dynamique vise à encourager la démocratie participative et représentative, qui est aujourd’hui reconnue comme pouvoir de développement local. Dans cet élan, la ville s’est dotée en octobre 2011 d’une politique de données ouvertes qui permet la consultation libre d’informations et ainsi un engagement citoyen plus éclairé, et devient la première ville québécoise à rendre ses données disponibles en ligne.
Par ailleurs, le Festival d’Expression Citoyenne proposé par l’Institut du Nouveau Monde chaque été a pour objectif de transmettre les compétences nécessaires à la citoyenneté active et de stimuler un intérêt pour l’expression publique.
Même si la plupart des initiatives sont un succès, cette participation active demande une forte mobilisation. Pare-contre, elle peut être motivée par un problème qui touche directement l’espace de vie de l’usager. Pour séduire les citoyens les plus passifs, les conseils d’arrondissement jouent ainsi sur le sentiment d’appartenance. Il existe donc des programmes particuliers qui mettent en avant la proximité et créent des liens entre les usagers concernés, comme par exemple Voisinage du 21ième siècle à Saint-Michel dans le cadre du programme Quartier 21.
En parallèle, depuis le web 2.0, les formes d’expression citoyenne se sont multipliées et permettent à chacun de prendre la parole sur les réseaux virtuels. Le codage de l’information facilite la circulation libre d’idées et l’échange permet l’émergence de propositions collectives. L’habitant « connecté » a donc une chance inouïe de pouvoir interagir avec la sphère sociale, publique et politique. Mais l’immense majorité des acteurs de la ville ne se tournent pas spontanément vers l’écriture engagée sur des plateformes numériques.
C’est ainsi que Place publique 3.0 se présente comme une initiation à l’engagement citoyen et s’adresse à des usagers avant tout soucieux de leur environnement de vie. Il les invite à prendre conscience de leur pouvoir citoyen en commençant à échelle locale : c’est pourquoi celui-ci est conçu pour se dérouler au sein d’un quartier, et non d’un arrondissement administratif. L’objectif est de créer un événement ludique et collectif, en utilisant un langage accessible aux plus novices pour faire passer un message politique. Il est ouvert à tous mais vise tout d’abord des personnes en location qui se sentent peu concernées, les jeunes actifs, les étudiants et les immigrants qui cherchent à mieux connaître leur quartier. Mais il peut être également une nouvelle approche pour les citoyens déjà investis.
Le public doit, dans un souci de diversité comprendre un maximum de catégories sociaux-culturelles possibles, car l’essence du projet est aussi de faire renaître l’idée de place publique à travers un panel d’habitants.
Place publique, c’est l’expression citoyenne, à portée de main.